Voici de quoi grand remplacer le périnée, qu’on réservera au plancher pelvien masculin.

Le périnée a bel et bien connu la gloire - ou aurait dû la connaître, si nos corps occidentaux n'étaient pas si méprisés. En se contractant, ce muscle fondamental (dans tous les sens du terme !) permet à l’énergie de s’élever. Il nous ancre à la terre, nous connecte au primordial. Un périnée musclé, c’est l’un des secrets d’une bonne santé, chez les mammifères humains. 

Mais les hommes ont aussi un périnée, plus étroit, moins sollicité, ce qui veut dire qu’utiliser ce mot n’aide pas à reconnaître la spécificité féminine. Or c’est ce grand muscle qui doit supporter le poids du bébé et du placenta, ce qui rend sa tonicité cruciale pour les mamans.

Yoni Queen était tentée de conserver au périnée son caractère androgyne voire épicène – et d’ailleurs, ce mot perdurera, sans aucun doute. Il peut avoir l’air bien né. Mais l’étymologie grecque n’est en fait pas liée à la naissance (contrairement à ce qu’on pourrait penser, en évoquant le « péri-natal »). Le périnéal est plutôt lié au « nettoyage », ce qui peut paraître assez incongru.

Autre objection, formulée par Françoise L., contributrice au lexique : parler de l’anatomie féminine avec un mot masculin, voilà qui relève encore de l'appropriation malvenue. Surtout quand on pense au « père inné », qui n’a, vous en conviendrez, pas grand-chose à faire à cet endroit précis. De là à nous refaire le coup de la côte d’Adam, dont serait née Eve, alors que ce sont bien les hommes (comme les femmes) qui sortent de l’utérus… il n’y a qu’un pas - que ne souhaite plus franchir Yoni Queen.

Alors… mère innée ? femme innée ? Et pourquoi pas « déessinnée », pour se sentir à la hauteur de cette incroyable capacité d’enfantement ? 

Parler de la déessinnée plutôt que du périnée, cela ne peut qu’aider les femmes à investir cette zone, à la valoriser – et à favoriser le respect vis-à-vis de ce losange sacré.

Françoise L. est une femme d’une élégance rare. Chanteuse lyrique, tantrika, constellatrice… elle se nourrit de poésie et de musique – de chambre, en particulier !

C’est en laissant parler sa capacité à réparer les mémoires cellulaires qu'elle a donné naissance à cette alternative réjouissante. Célébrons-la !