Sensidouces

C'est fait, enfin ! Un tout nouveau mot a été trouvé pour désigner les lèvres d'en bas !

Merci à Hélène d'H. pour cette merveilleuse contribution - qui change absolument tout : le regard, l'odeur, le toucher, la perception de soi...


La réalité

Pour certain.e.s, les femmes ont deux bouches. Celleux là ne seront pas choqués par la confusion entre les lèvres du haut et celles du bas.

Et pourtant... elles ont peu de points communs. Les unes peuvent faire l'objet de mouvements volontaires, les autres réagissent indépendamment de la volonté féminine. Sauf figement, la dilatation des lèvres vulvaires (externes) comme des lèvres vaginales (internes) est d'ordre réflexe.

En français, le mot "lèvres" n'a heureusement pas de connotation négative.

Il n'y avait donc pas d'urgence à remplacer ce mot - mais une alternative valorisante est plus que bienvenue.

Surtout avec une trouvaille aussi réjouissante que celle d'Hélène d'H.

Elle ne s'en doutait pas lorsque l'inspiration lui est venue, mais sa création pourrait révolutionner la perception des femmes néerlandophones. En flamand, ces lèvres-là s'appellent les "schaamlippen*". Littéralement, les "lèvres de la honte" - on en resterait sidéré. 

*Et la toison pubienne, en néerlandais, se nomme "schaamhaar" - les cheveux de la honte... pas étonnant que l'épilation intégrale gagne du terrain !


L'utilité

Un seul mot pour parler des lèvres buccales, vulvaires et génitales... cela n'aide pas les femmes à habiter leur corps. On dirait bien qu'il s'agit de faire l'économie d'une certaine complexité et de tout mettre dans un seul et même sac, pas très distingué...

Disposer d'un mot spécifique pour les "rideaux" qui entourent l'entrée du "théâtre", comme l'écrit si bien Alina Reyes dans les délicieux "carnets de Rrose", c'est un luxe bienvenu. Pour que cette partie du corps féminin gagne en conscientisation, en valorisation, en richesse de sensation(s).

De simples "labias" ne pouvaient faire l'affaire, c'est maintenant clair. Alors que vivent les sensidouces, que l'on a tout de suite envie d'honorer !


A propos de Hélène d'H., créatrice des sensidouces

Texte encore à fournir par la contributrice - pépite ou prière d'insérer... à suivre !


A noter que dans le "Brouillon pour un dictionnaire des amantes", Monique Wittig et Sande Zeig proposent les "nymphes" ou les "ailes". Pourquoi pas ?

Mais l'usage de mots déjà existants présente au moins deux inconvénients majeurs, déjà relevés par ailleurs.

Un mot existant ne crée pas de sensations nouvelles.

"Avoir les ailes mouillées" ou "se faire mouiller les ailes" réveille assez peu de vibrations - et peut générer beaucoup de confusion, peu propice à l'épanouissement féminin.

Peut-être s'agit-il bel et bien d'un brouillon ? Monique et Sande auraient-elles renié les sensidouces - elles qui se définissent avant tout comme guérillères ? Qui peut le dire ???

En attendant, encore un grand merci à Hélène d'H. pour cette contribution clé !